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     Les Combattants est un film qui laisse pleinement l'espace nécessaire au déploiement de la plus en plus impressionnante Adèle Haenel. Déjà époustouflante dans Suzanne et L'homme qu'on aimait trop, qu'elle contribue d'elle seule à rendre intéressant, elle assoit et instaure véritablement son pedigree de haut vol dans ce film. C'est donc l'histoire d'Arnaud -Kévin Azaïs - et Madeleine, ou bien l'histoire d'une génération un peu à la dérive. C'est un réalisateur -Thomas Cailley - qui filme avec caractère la France du sud-ouest et les problèmes de fric, de passation, peut-être tout simplement les difficultés liées à l'héritage - une bourgeoisie molle qui invite à la fuite pour elle, une certaine apathie pour lui. Il y est question plus largement de trouver sa voie. Dans la vie, la famille, la société, et surtout en soi. La hargne à la fois populaire et distinguée d'Haenel se mêle parfaitement à la mélancolie paumée d'Azaïs, et les deux acteurs trouvent un équilibre qui leur permet de littéralement percer l'écran. 
     Ainsi le long-métrage semble se façonner à la manière d'une critique de la France et de la jeunesse d'aujourd'hui, comme les écrivains en formulaient autrefois. Entre les potes qui projettent de fuir à l'étranger et l'entreprise de la famille d'Arnaud qui galère à joindre les deux bouts depuis la mort du paternel, le réalisateur prend la société de front, disserte sur son individualisme massif, tout en ne renonçant pas à la poésie et à la part belle faite à la liberté, ici liée à la nature. La vérité est que ce film est extrêmement difficile à classer : à la fois drôle, surprenant et totalement insoumis, il opère à la manière d'un OVNI dans le paysage du cinéma français de cette rentrée. Cet enthousiasme est magnifiquement porté par les routes taillées au milieu des arbres, de la météo capricieuse et d'une musique puissante - bande originale composée par Alex Gopher. Et si l'on évoquait déjà ce genre d'expérience de la césure à travers lequel on s'éprouve dans Arrête ou je continueil s'agit ici d'un degré de maîtrise éminemment supérieur.
     Cailley, fraîchement diplômé de la Femis, et dont il s'agit du premier long-métrage, est sans conteste un nom à suivre. 


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